Mon cœur est triste de découvrir combien l'amour
Mon cœur est triste de découvrir combien l'amour me damne.
Je suis bannie, rejetée du monde qui m'a fait.
Je suis trahie par mes attentes démesurées.
Je me suis trahie pour avoir pensé que je puisse être l'égal de la vie.
Et j'accueille l'amère douleur.
Et j'accueille l'affable candeur dont je suis la proie.
Et je suis lasse de confier mon destin entre les mains de l'illusion.
Que le vent l'emporte, elle et son voile funeste.
Que la foudre éclate sur la disgrâce qu'elle me sert.
C'est l'illusion qui m'éloigne de la vie,
De sa douce et vulnérable réalité.
Je fus longtemps bercée au rythme de mes certitudes, incertaines certitudes,
Vivantes meurtrissures dont je porte encore la trace.
Quelques furent mes joies, folles injures sur mes lèvres,
Je défie le sort de me mener pieds et poings liés à la fin de mon règne,
Aveuglé par ses promesses alléchantes.
La rage de vivre, l'envie de vivre
Font jour en moi, en la nuit qui m'anime.
Il ne me reste rien, mais du néant naquit la vie ;
Et de mon néant, naît ma vie.